PORTRAIT – DÉPART A LA RETRAITE
Catherine Levoy, infirmière libérale depuis 35 ans, s’apprête à tourner la page après une carrière bien remplie. L’heure de la retraite a sonné ; elle quittera officiellement ses fonctions le 1er juillet. « Tout cela est finalement passé très vite et je suis heureuse de mon parcours. Souhaitant apporter mon aide aux autres, ma vocation est née très tôt. J’ai fait mes études d’infirmière sur Rouen. Juste après mon diplôme, je suis partie travailler à l’hôpital de Garches, aux urgences ainsi qu’au sein du service réanimation. Je suis ensuite revenue et j’ai intégré l’hôpital de Rouen. C’est la naissance de mon fils qui m’a amenée à choisir le libéral, pour éviter des horaires élastiques et ainsi avoir une plus grande stabilité familiale ».
Catherine a alors rejoint l’équipe d’un cabinet sottevillais et s’est rapidement épanouie dans ses fonctions. « Entre l’hospitalier et le libéral, le travail est bien différent. Les soins sont moins lourds, on est moins dans la technicité mais beaucoup plus proche des patients puisqu’on intervient à leur propre domicile. Pour certains, on fait un peu partie de la famille et c’est ce côté relationnel qui m’a toujours particulièrement plu. Et puis, le fait de ne pas être enfermée dans de grands bâtiments mais plutôt se déplacer aux quatre coins de la ville m’a toujours apporté une certaine sensation de liberté ».
En fonction des pathologies, Catherine noue des relations plus ou moins longues avec ses patients. « J’interviens aussi bien pour soulager un mal de dos, que réaliser un pansement d’ulcère, assurer des suites opératoires ou une ablation de fils, ou bien encore dans le cadre d’une chimiothérapie. La liste est longue, le métier est dur physiquement mais aussi mentalement, puisque j’assure aussi un accompagnement de malades en fin de vie, mais les échanges sont toujours riches. J’apporte mes soins et les gens m’apportent toujours en retour. Quand j’ai débuté, les aînés qui avaient l’âge d’être mes grands-parents m’ont beaucoup appris sur les choses du quotidien : cuisine, jardinage, bricolage… Des gens me conseillent des livres ou des films, me donnent des informations pratiques sur un nouveau magasin, ou partagent de véritables tranches de vie. Les anciens racontent notamment des anecdotes sur les modes de vie d’antan et évoquent le bombardement d’avril 44. J’ai toujours profité de ces enseignements, en composant avec mon planning. Je cours souvent tout en me montrant relativement disponible, même lorsqu’un voisin m’interpelle pour un petit conseil santé ou autre besoin ».
Au cours de sa carrière, Catherine a entretenu un bon relationnel avec la population sottevillaise, ainsi qu’avec l’ensemble des professionnels médicaux et paramédicaux. « Au passage, je tiens à souligner l’investissement du personnel du service de soins à domicile géré par la Ville. Outre leur gentillesse et leur disponibilité, ces aides-soignants nous apportent un précieux coup de main en assurant notamment les soins d’hygiène, dont les infirmières avaient généralement autrefois la charge ». Catherine termine cependant sur une note particulière en raison de la crise sanitaire. « Le confinement a évidemment changé notre manière de travailler. Prenant toutes les dispositions nécessaires pour éviter toute transmission lors de nos tournées, nous étions pour les patients l’unique visite et ils nous ont posé beaucoup de questions sur cette épidémie. Aujourd’hui encore, la prudence reste de mise et le contexte actuel m’empêche de faire un pot de départ comme je l’aurais initialement souhaité. J’informe mes patients actuels et les rassure puisque je vais passer le relais à une nouvelle collègue, et je profite donc de cet article pour remercier tous ceux que j’ai croisés pendant ces années ».
Dans une petite quinzaine de jours, Catherine Levoy fermera pour la dernière fois la porte du cabinet médical de l’avenue du 14 Juillet pour profiter pleinement de son temps libre. « Je n’ai pas de projet prédéfini, mais je vais pouvoir me consacrer davantage aux activités que je pratique : yoga, escalade et peinture. J’aime aussi voyager à la découverte des villes européennes et continuerai peut-être à m’investir d’une manière ou d’une autre. Je n’exclus pas l’idée de faire du bénévolat auprès d’une association ».